Dominique, rémouleur et as de l’affûtage
Dominique Brault est l’un des derniers rémouleurs itinérants de Bretagne. Oubliée la « rémoulette » d’antan et la clochette, c’est à bord d’un camion équipé que le rémouleur de Saint-Lormel, près de Dinan, sillonne les routes.
Autodidacte mais passionné, l’ancien boucher a toujours aimé les lames bien affûtées. Alors, en 2011, il créé, à Saint-Lormel, Armor Affûtage. Cinq ans plus tard, l’artisan intègre le label Répar’Acteurs, lancé par la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat. Une démarche qui correspond à ce professionnel attaché à redonner du tranchant à toutes sortes d’outils fatigués. « Je me suis initié à l’affûtage des couteaux quand j’étais boucher. Déjà, j’aimais ça, se souvient Dominique Brault. Puis je suis devenu informaticien. Au fil des ans, être derrière un bureau est devenu difficile. »
« Je n’avais pas oublié cette machine »
Ce n’est pas vraiment le hasard si l’homme se tourne alors vers le métier de rémouleur. Il se rappelle un reportage consacré à Jean-Claude Caillet, spécialiste de l’affûtage et inventeur de la Gédémus, une machine révolutionnaire, médaille d’argent au Salon international des inventions de 1999. « Devenir rémouleur était une vieille idée. Je n’avais pas oublié cette machine. Alors, j’ai contacté l’inventeur. Je me suis formé à l’utilisation de l’outil. Nous ne sommes pas très nombreux en Bretagne, mais le métier n’a pas disparu, poursuit-il. Je suis présent sur les marchés de Lancieux, Matignon, Jugon-les-Lacs et Plancoët. » Mais aussi sur le parking du Jardin du Littoral, à Saint-Cast, chaque vendredi en fin d’après-midi. L’occasion de retrouver les jardiniers, fidèles de l’atelier. Une fois par mois, Dominique Brault rencontre par ailleurs les restaurateurs, à Saint-Brieuc et Saint-Malo, sur le parking d’une enseigne dédiée.
Un client de… La Réunion
Entretenir les lames, rectifier un angle de coupe, retrouver un crantage, polir ou lustrer, Gédémus et quelques autres outils permettent à Dominique, l’oeil aiguisé, de tout faire ou presque. Couteaux, ciseaux, taille-haies, sécateurs, chaînes, disques à couper le cuir, retrouvent leur tranchant. « Je ne regrette pas mon choix. Quitte à changer de métier, autant que ça sorte de l’ordinaire, assure-t-il. C’est enrichissant, je rencontre beaucoup de gens. Le bouche-à-oreille fonctionne. J’ai un client de La Réunion qui a profité d’une visite à la famille pour apporter ses couteaux ! »